Limiter les endommagements des pommes de Limiter les endommagements des pommes de terre
Du choix de la parcelle au stockage en bâtiment, des précautions sont à prendre à chaque stade pour éviter d’abîmer les tubercules.
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«Les endommagements des pommes de terre ne sont pas une fatalité, explique Benoît Houilliez, responsable du service pommes de terre à la chambre d’agriculture du Nord Pas-de-Calais. On peut les gérer, à condition d’être attentif à chaque stade de la production. » Les tubercules peuvent être endommagés de plusieurs façons : par un noircissement interne, une peau insuffisante, des coups bleus, des fractures ou des « facettes » de tas en cours de stockage.
Moins de 25 cm de chute
« Il faut anticiper la campagne en évitant les endroits avec des cailloux dans les parcelles, ou en pratiquant un tamisage ou un épierrage du sol », indique Benoît Houilliez. En outre, le spécialiste recommande de ne pas planter de pommes de terre là où l’eau risque de stagner, et conseille d’opter pour le « barbotage », création de petites buttes à intervalles réguliers entre les rangs, pour éviter le ruissellement.
Comme la fertilisation potassique réduit les risques de noircissement interne des tubercules, « il convient de ne pas sous-estimer les apports de potasse, souligne-t-il. Par ailleurs, à la récolte, il faut faire attention aux teneurs en matière sèche des tubercules supérieures à 22 %. »
Une des étapes les plus sensibles est celle de l’arrachage. « Nous conseillons de revoir complètement la machine hors saison, en vérifiant l’usure des socs et des disques, et leur positionnement, l’état et l’inclinaison des tires-fanes et des chaînes, les doigts et les éléments effaneurs, les éléments déterreurs, l’élévateur… pour être prêt au démarrage de la campagne et ne pas devoir agir dans la précipitation », précise le responsable de la chambre d’agriculture. Selon lui, les machines les plus récentes apportent un plus indéniable en termes de qualité de récolte. « Mais il s’agit d’investissements très lourds, prévient-il. Les entrepreneurs de travaux agricoles ou les agriculteurs qui en achètent une, cherchent à l’amortir sur un maximum de surfaces en travaillant jour et nuit, dans des conditions stressantes, sans prendre le temps de parfaire les réglages, et c’est parfois le résultat inverse que l’on obtient. »
Benoît Houilliez conseille également de remplacer sur l’arracheuse les doigts effaneurs d’ancienne génération par des doigts souples, d’équiper toutes les bennes de tapis fond de benne ou amortisseurs de chute, et d’enlever les rehausses côté chargement. Les pommes de terre ne devraient pas chuter de plus de 25 cm. D’autres précautions concernent le bâtiment. Le responsable recommande d’être équipé, au moins, d’une ventilation pour le stockage.
Pour mieux régler son arracheuse et vérifier les points sensibles de son installation, il est possible d’insérer dans les pommes de terre un tubercule électronique. Mis au point par la société Tuberlog, ce dernier est doté de nombreux capteurs qui mesurent les chocs tout au long du parcours des pommes de terre. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les techniciens de la chambre d’agriculture et des organismes économiques en sont équipés et peuvent assurer un diagnostic à la demande.
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